La CAQ dans le rouge, le PLQ devant un « problème structurel » et le PQ au bord du gouffre

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La Coalition avenir Québec (CAQ) est au pouvoir, mais ses finances sont dans le rouge. Les libéraux (PLQ) dépendent maintenant de leurs actifs du passé. Le Parti québécois (PQ) fait face à une dette colossale. Québec solidaire (QS) s’en tire à bon compte. Bilan postélectoral des finances des quatre grands partis.
Les rapports financiers des partis politiques pour l’année électorale de 2018 ont été rendus publics vendredi par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ). Ils révèlent des informations intéressantes pour mieux connaître leur situation à la suite des élections.
La CAQ a emprunté, dépensé et misé gros pour remporter le scrutin. « S’ils s’étaient écrasés pendant la campagne, ils auraient été dans le trouble », remarque Éric Montigny, politologue de l’Université Laval. Le parti au gouvernement se retrouvait avec un déficit de 1,8 million de dollars au 31 décembre.
L’augmentation de l’allocation annuelle du DGEQ conjuguée à un afflux de dons et à une organisation politique à faible coût devrait permettre de combler rapidement les insuffisances. L’allocation à la CAQ, distribuée en fonction des pourcentages de votes obtenus, devrait d’ailleurs passer de 2,6 à plus de 3,5 millions en 2019.
Une ligne dans le bilan financier caquiste permet de constater que la formation politique a bien voulu connaître le pouls de la population avant le déclenchement des élections. Un montant de 796 000 $, comparativement à 91 368 $ l’année précédente, a été dépensé en « sondages et publicité ».

Situation en apparence enviable pour les libéraux

Les libéraux font cavalier seul dans le vert à 740 612 $ en 2018. Plus encore, le solde s’établit à 5,3 millions de dollars lorsque les immobilisations sont incluses. Il s’agit entre autres de l’immeuble du siège social sur la rue Queen à Montréal. Le PLQ est l’unique formation à avoir des investissements aussi substantiels, découlant d’excédents d’autrefois.
S’il est le meilleur sur papier, le parti doit néanmoins se réinventer, selon Éric Montigny. « Ils ont un problème structurel. Ils n’ont plus les moyens de faire comme ils faisaient. Ils sont sur leurs vieux gagnés. » En effet, l’allocution annuelle du DGEQ chutera d’environ 1,2 million de dollars cette année et les dons ne sont plus au rendez-vous.
M. Montigny est d’avis que le PLQ devra éventuellement faire des compressions pour garantir les flux de trésorerie. Présentement, seules les transactions immobilières – une façon de faire illégitime pour un parti politique, aux dires de nombreux détracteurs – pourraient « sauver la mise ».

Les douze travaux du PQ

Le Parti québécois est loin d’être au bout de ses peines. Alors qu’il se prépare à faire table rase, jusqu’à changer de nom, le parti devra trouver le moyen de combler un manque à gagner de 2,5 millions de dollars.
C’est beaucoup d’argent!
Éric Montingy, professeur adjoint au Département de science politique de l’Université Laval
Les notes complémentaires de l’auditeur Mallette contenues dans le rapport financier sont sans équivoque : « Le parti a généré des insuffisances des produits sur les charges significatives depuis l’exercice 2012, son fonds de roulement est déficitaire et l’actif net présente un déficit significatif au 31 décembre 2018. De plus, le parti n’a pas respecté le calendrier de remboursement du capital de ses emprunts. »
« La poursuite des activités » du Parti québécois, ajoute-t-on, dépend de l’appui « continu » du prêteur, de sa « capacité de renouveler son membership » et d’un « plus grand nombre d’appuis lors d’élections ». Le faible pourcentage de vote lui a fait perdre au moins 600 000 $ en allocation du DGEQ, sans parler des 355 000 $ en dépenses électorales non remboursées pour la même raison.
L’organisation table aussi sur d’autres solutions. Elle cherche, par exemple, à briser son bail de 243 613 $ par année pour la location de ses bureaux afin de mener les opérations dans un espace plus petit, moins cher.

Une bonne note pour Québec solidaire

Si la vision économique de QS est souvent tournée en ridicule par ses adversaires, la formation de gauche demeure celle qui a le moins dépensé pendant les élections, en plus d’avoir terminé l’année avec un déficit de seulement 195 100 $.
Et l’avenir s’annonce plutôt rose pour les solidaires, qui sont passés de trois à dix députés à l’Assemblée nationale. « Ce que le PQ a perdu en allocation du DGEQ, QS l’a gagné, remarque le spécialiste Éric Montigny. En plus, comme la CAQ, ils ont une structure de coûts plus faible. »
QS s’est en plus démarqué par sa façon de constituer sa cagnotte électorale; le parti s’est tourné vers plus de 200 électeurs chez qui il a emprunté des sommes variant de 500 à 25 000 $ à un taux d’intérêt de 5 % pour un total de 1,3 million.
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