La famille Péladeau devant le tribunal pour régler une vieille querelle

© Fournis par Canadian Press Enterprises Inc
MONTRÉAL — Un juge a invité des membres de la famille Péladeau à laver leur linge sale à l'abri des regards plutôt que sur la place publique dans le cadre d'une querelle qui remonte à environ 20 ans à propos d’actions de Québecor.
Dans cette affaire, Anne-Marie Péladeau demande à ses frères Pierre Karl et Érik de respecter une entente conclue en 2000 pour le rachat de ses intérêts dans Placements Péladeau inc. (PPI), qui contrôle le conglomérat québécois.
Un fossé séparait toujours les deux parties, mardi avant-midi, au palais de justice de Montréal, au premier jour des procédures qui se déroulent devant le juge Gérard Dugré, en chambre civile de la Cour supérieure.
«Il faut que les deux frères et la petite soeur s'assoient dans un cubicule et réfléchissent très fort à ce que leur père (Pierre Péladeau) ferait dans une telle situation, a dit le juge. C'est la meilleure solution.»
L'audience se déroulait en présence du président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, et d'Anne-Marie Péladeau, qui est sortie à au moins deux reprises de la salle. Ceux-ci ne se sont pas adressé la parole. Érik Péladeau n'était pas présent.
Mme Péladeau réclamait à l'origine 88 millions $, soit la valeur actualisée de la somme initiale figurant dans l'entente conclue entre les parties en 2000. Selon la poursuite, si Mme Péladeau avait conservé ses actions, celles-ci vaudraient plus de 600 millions $.
Jusqu'à présent, environ 12 millions $ ont été versés — un montant qui n'a toutefois pas été directement remis à la soeur du grand patron de Québecor.
L'avocat de Mme Péladeau, Philippe Trudel, a expliqué que sa cliente était prête à accepter le solde restant plutôt que les 88 millions $ qui figurent dans la poursuite.
«Si vous payez le 38,5 millions $ maintenant, on va fermer les livres, a-t-il dit. Ou si vous avez de la difficulté à trouver l'argent, nous allons prendre 15 millions $ maintenant et la balance sur deux ans. Mais payez nous des intérêts.»
De son côté, la défense a proposé que les paiements se fassent d'ici le 31 décembre 2022.
Mais le juge a rappelé aux deux parties qu'un jugement de la Cour d'appel en 2015 avait servi un «avertissement très sévère» à l'effet que les frères devaient trouver un terrain d'entente avec leur soeur — ce qui ne s'est pas produit et qui a mené au dépôt d'une poursuite l'année suivante.
Bien souvent, a-t-il rappelé, un litige peut s'échelonner sur plusieurs années et le verdict plaît rarement à toutes les parties impliquées dans le dossier.
«Si vous voulez régler cet enjeu pour la paix familiale, il faut mettre de l'eau dans son vin, a dit le juge Dugré. Il faut être en mode concession. Peut-être que vous n'êtes pas si loin que cela.»
Me Trudel a affirmé qu'il était prêt à y aller d'un «ultime effort avec M. Péladeau» afin que sa cliente puisse «profiter de son héritage pendant qu'elle le pouvait».
«Dans le fond, ce qui nous sépare, ce n'est pas grand-chose, a-t-il plaidé. Je ne sais pas s'il est question d'avoir le dernier mot, mais dans notre cas, ma cliente veut mettre un terme à cela.»
François Fontaine, l'avocat des frères Péladeau, a notamment fait valoir que la proposition de ses clients offrait notamment un échéancier clair. Si les procédures vont de l'avant, il a indiqué qu'il avait entre autres l'intention de demander au juge de statuer sur la recevabilité de cette proposition.
 Entreprise dans cette dépêche: (TSX:QBR.B)
Par Julien Arsenault, La Presse Canadienne

Comments :

Post a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.