Les proches d'Édith Blais soulagés qu'Ottawa prenne sa disparition au sérieux

Ottawa rassure les proches d'Édith Blais - © La Presse canadienne
La Presse canadienne
Par Giuseppe Valiante

MONTRÉAL - La soeur de la Québécoise portée disparue en Afrique de l'Ouest depuis trois semaines affirme que sa famille est rassurée que les autorités canadiennes prennent enfin l'affaire au sérieux.



Édith Blais, de Sherbrooke, et son ami italien, Luca Tacchetto, voyageaient en voiture au Burkina Faso lorsque toutes les communications avec leur famille se sont interrompues brusquement le 15 décembre. Auparavant, Mme Blais publiait régulièrement sur les réseaux sociaux des photos de son périple. Sa famille indique aussi qu'il n'y a pas eu de transaction financière à partir du compte d'Édith Blais depuis le 11 décembre.
Les médias ont rapporté en fin de semaine que la disparition d'Édith Blais et de son ami était traitée comme un possible enlèvement, mais Mme Bergeron Blais a déclaré lundi que la famille n'avait reçu aucune confirmation que les deux trentenaires avaient été enlevés.
«C'est une possibilité, a déclaré sa soeur, Mélanie Bergeron Blais, en entrevue avec La Presse canadienne. Il n'y a pas 1000 scénarios possibles, mais vraiment, on n'a aucun indice qui nous permet de confirmer ni dans un sens ni dans l'autre.»
Édith Blais et son ami ont été vus pour la dernière fois à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville en importance du Burkina Faso, dans le sud-ouest, et avaient prévu de se rendre dans la capitale, Ouagadougou, avant de traverser la frontière avec le Togo, au sud.
Mme Blais avait prévu de travailler avec une organisation qui tentait de reboiser des régions du Togo.
Un changement de ton dimanche
Mme Bergeron-Blais a affirmé que la famille avait contacté Affaires mondiales Canada à la fin du mois de décembre pour voir si les deux amis avaient traversé la frontière du Togo et si les données de leurs passeports avaient été recueillies.
Après n'avoir eu aucune nouvelle pendant trois ou quatre jours, la famille a rappelé et s'est seulement fait demander le numéro de passeport d'Édith Blais.
Selon elle, les démarches d'Affaires mondiales Canada étaient d'abord confuses, et le ministère ne semblait pas faire d'effort pour la famille.
Leur frustration s'est apaisée après une rencontre avec les représentants du ministère, dimanche.
«C'est clair que vendredi, on était dans une impasse bureaucratique totale, mais déjà dimanche, c'était le jour et la nuit, on était ailleurs», a-t-elle expliqué.
Mme Bergeron Blais croit que les reportages des médias ont beaucoup joué dans ce changement de ton.
Affaires Mondiales Canada indiquait dimanche qu'il ne formulerait aucun commentaire et ne publierait aucune information «susceptible de compromettre les efforts en cours et de mettre en danger la sécurité des citoyens canadiens».
Samedi, la ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, avait écrit sur Twitter que les autorités canadiennes «faisaient tout sur le terrain pour recueillir l’information pertinente, en étroite collaboration avec les autorités du Burkina Faso».
Le père de Luca Tacchetto se confie
Selon les médias italiens, Luca Tacchetto est un architecte de 30 ans qui est originaire de la ville de Vigonza, dans le nord de l'Italie. Le père du jeune homme, Nunzio Tacchetto, qui est un ancien maire de la ville, a raconté au «Corriere del Veneto» qu'il avait accueilli les deux voyageurs en novembre alors que Mme Blais recevait ses vaccins pour leur séjour en Afrique.
Édith Blais et Luca Tacchetto ont quitté l'Italie le 20 novembre, le jour après qu'il a fêté son 30e anniversaire, selon son père. Avant d'arriver au Burkina Faso le 15 décembre, ils étaient allés en France, en Espagne, au Maroc, en Mauritanie et au Mali, d'après lui.
Selon M. Tacchetto, Luca l'a appelé vers minuit alors qu'il était à Bobo-Dioulasso dans la maison d'un ami français qui a épousé une femme du pays. C'est la dernière fois qu'il a communiqué avec son père.
Un site internet du gouvernement canadien recommande d'éviter les voyages non essentiels au Burkina Faso en raison de la menace terroriste. Ottawa déconseille aussi tout voyage à proximité des frontières avec le Mali, le Bénin et le Togo, toujours à cause du terrorisme et des risques d’enlèvement.
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