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Sur les pancartes qu’ils brandissaient en se dirigeant vers la Maison-Blanche, on pouvait lire : « Je veux retourner au travail », ou encore, « Congrès : faites votre travail pour que nous puissions faire le nôtre ».
Les dirigeants d’un syndicat représentant les employés fédéraux ont déclaré espérer que cette manifestation montrerait au président Donald Trump à qui la fermeture fait le plus mal.
Près de 800 000 d’entre eux sont au chômage technique ou sans paie depuis le 22 décembre.
D’importants départements comme celui de la Sécurité intérieure, de la Justice, du Commerce, des Transports, du Logement ou encore du Trésor sont touchés, ainsi que certains parcs et musées.
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a d'ailleurs rappelé qu'une trop longue paralysie pourrait avoir des conséquences sur l'économie américaine.
M. Trump n’était pas là pour voir le cortège, puisqu’il s’était rendu au Texas, à la frontière américano-mexicaine.
Fin de mois difficile
« Nous voulons envoyer un message très fort : il ne s’agit pas de politique, il faut que les gens retrouvent du travail », a déclaré Brittany Holder, porte-parole du National Federation of Federal Employees et organisatrice de la manifestation.
« Beaucoup de gens pensent que les fonctionnaires fédéraux sont tous ici, dans la région de Washington, mais ils ne représentent que 15 % d'entre eux. Les gens se sentent vraiment stressés et anxieux, et ils veulent savoir quand cela se terminera », a-t-elle poursuivi.
© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation Rick Bowmer |
Krystle Kirkpatrick, employée à l’Agence de revenu, était venue accompagnée de ses deux enfants âgés de 6 et 12 ans. Elle raconte qu’elle ne va plus au restaurant et n’achète plus d’aliments de marque. Son mari, qui est machiniste, fait des heures supplémentaires pour compenser. Elle a raconté être « effrayée », notamment car sa banque l’a informée qu’elle ne tolèrerait pas un retard de paiement pour son hypothèque.
Des milliers d’employés fédéraux se seraient déjà tournés vers des plateformes de financement participatif et des organismes de bienfaisance pour joindre les deux bouts.
De l’autre côté de la rue, un autre rassemblement, de soutien à Trump celui-ci, s’est tenu. Une quinquagénaire résidente de la ville voisine portait un t-shirt sur lequel était écrit « Make America great again ».
« J’attends que le mur à la frontière soit terminé », a-t-elle dit, en ajoutant que cela devrait envoyer un message fort aux autres pays pour qu’ils respectent les frontières américaines.
La marche a débuté en début d’après-midi et certaines personnalités démocrates ont rejoint le cortège, comme Steny Hoyer, membre démocrate du Congrès, ou encore Eleanor Holmes Norton, déléguée démocrate à la Chambre des représentants.
Deux syndicats, Le National Federation of Federal Employees et le National Treasury Employees Union ont également lancé des poursuites contre l’administration Trump.
Ils promettent que si la fermeture partielle se poursuit, d’autres rassemblements de ce type seront organisés.
Dans un geste symbolique, la Chambre des représentants a de son côté voté la reprise des activités dans deux départements - ceux de l'Agriculture et des Transports - et de plusieurs instances paralysées.
Un texte semblable concernant la réouverture du département du Trésor et de l'Internal Revenue Service avait déjà été voté la veille à la Chambre, ou les démocrates sont désormais majoritaires. Ces démarches restent toutefois symboliques, puisque le leader de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déjà indiqué qu'il ne soumettrait pas aux voix de telles initiatives.
Les négociations sur la paralysie partielle de l’État fédéral sont toujours au point mort, malgré une réunion entre le président Trump et les dirigeants démocrates au Congrès qui s’est tenue mercredi.
La situation dure depuis maintenant 20 jours et Donald Trump a dernièrement rappelé que rien ne changera tant qu’il n’aura pas obtenu le financement de 5,7 milliards de dollars nécessaires à la construction d’un mur à la frontière sud du pays.
Le président a également menacé de déclarer l’urgence nationale si aucun accord avec le Congrès n’était trouvé.
Cette paralysie de l’État est la deuxième plus longue depuis le milieu des années 1970. Donald Trump s’est dit prêt à ce que cela dure des mois, voire plus d’un an.
avec Associated Press, Reuters et Washington Post |
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