Les Etats-Unis préparent des obsèques nationales pour George H. W. Bush

Ancien président américain George H.W. Bush, à droite, et l'ancien Premier ministre canadien Brian Mulroney, à gauche, se réunissent pour une conférence sur l'ALÉNA au Centre international des boursiers Woodrow Wilson à Washington en décembre 2002. Mulroney sera l'une des quatre personnes à rendre hommage au défunt dirigeant lors d'un enterrement planifié pour la semaine prochaine. (J. Scott Applewhite / Associated Press)

Les drapeaux étaient en berne aux Etats-Unis et au Royaume-Uni samedi en l'honneur de George Herbert Walker Bush, 41e président des Etats-Unis et père du 43e, décédé la veille chez lui au Texas. Il avait 94 ans.

© Fournis par AFP L'ancien président George H.W. Bush, le 13 juin 2004 à College Station (Texas)

Des funérailles nationales sont en préparation pour l'ancien président, une figure du parti républicain dont la mémoire a été saluée par l'ensemble de la classe politique américaine et par une myriade de dirigeants internationaux des XXe et XXIe siècle, de Mikhaïl Gorbatchev aux actuels dirigeants européens.

Le président Donald Trump participera bien aux obsèques, a annoncé la Maison Blanche samedi. Cette participation est notable en raison de l'incident provoqué par l'une des dernières volontés de l'ancien sénateur républicain John McCain, qui avait expressément demandé à l'occupant du Bureau ovale de ne pas venir aux siennes.

M. Trump a décrété une journée de deuil national mercredi.

                                         © Fournis par AFP L'ancien président George H. W. Bush, le 15 juillet 2013 à la Maison Blanche

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Affaibli par une forme de la maladie de Parkinson, George H. W. Bush se déplaçait depuis des années en fauteuil roulant, sans jamais se départir d'un large sourire et de chaussettes multicolores. L'une de ses dernières apparitions en public remontait à l'enterrement de son épouse, Barbara, il y a sept mois.

Barack Obama lui avait rendu visite mardi, à Houston. Il avait rendu hommage à l'action diplomatique du président Bush pour "piloter la fin de la Guerre froide".

Le défi de gouverner, a dit M. Obama, est qu'on est rarement félicité quand rien ne se passe. "Or c'est bien quand rien ne se passe", a-t-il plaisanté.

     © Fournis par AFP Les anciens présidents américains Jimmy Carter, George H. W. Bush, George W. Bush, Barack Obama et Bill Clinton, le  21 octobre 2017 à College Station (Texas)

Le programme des funérailles d'Etat n'avait pas encore été annoncé samedi matin. Les cérémonies d'Etat, réservées aux anciens présidents, seront organisées à Houston, puis à Washington au Capitole et à la Cathédrale nationale, ainsi qu'à College Station (Texas), où se trouve la bibliothèque présidentielle Bush.

Le dernier président américain mort était Gerald Ford en 2006.

- Battu par Clinton -

     © Fournis par AFP Le président George H.W Bush, le 1er novembre 1992 dans le New Jersey

Le président Bush n'a fait qu'un seul mandat. Alors vice-président de Ronald Reagan, il avait été élu en 1988 mais rejeté par les électeurs quatre ans plus tard, qui lui avaient préféré un jeune démocrate du nom de Bill Clinton.

Ses quatre années au pouvoir sont marquées par la première guerre du Golfe. A la tête d'une coalition de 32 pays, il chasse les troupes irakiennes de Saddam Hussein hors du Koweït lors d'une guerre de quelques semaines en 1990. Il renonce alors à poursuivre le conflit jusqu'à Bagdad pour renverser le dirigeant irakien.

En politique intérieure, il est damné par la rupture d'une promesse de campagne. Il avait pris l'engagement solennel de ne jamais augmenter les impôts... ce qu'il n'a pas pu respecter, devant concilier avec un Congrès aux mains des démocrates.

Comme nombre de présidents avant Donald Trump, il veillait à incarner une tradition politique moins partisane. A son premier discours d'investiture, il avait dit vouloir rendre "plus doux le visage de la nation et celui du monde".

La lettre manuscrite laissée à celui qui l'a éjecté du Bureau ovale illustre la même volonté. "Vous serez notre président quand vous lirez ce mot. Je vous souhaite bonne chance (...) Votre réussite sera celle du pays. Je suis de tout coeur avec vous", avait-il écrit à Bill Clinton.
- Jeune pilote -
     © Fournis par AFP Les anciens présidents américain George H.W. Bush et soviétique Mikhail Gorbachev, le 23 mai 2005 à Moscou

Douze ans plus tard, c'est son fils George W. Bush qui entrait à la Maison Blanche, la seconde fois de l'histoire américaine où un fils de président était élu président.

Un autre fils, Jeb, fut gouverneur de Floride et candidat malheureux à la primaire républicaine de 2016, battu par Donald Trump.

Vendredi soir, l'actuel président américain a immédiatement salué le "leadership inébranlable" de son prédécesseur.

"A travers son authenticité, son esprit et son engagement inébranlable en faveur de la foi, de la famille et de son pays, le président Bush a inspiré des générations de concitoyens américains", a affirmé M. Trump dans un communiqué.

"Bush 41" dirigeait les Etats-Unis quand le mur de Berlin est tombé en 1989 et quand l'Union soviétique s'est effondrée en 1991.

"Cela a débouché sur la fin de la Guerre froide et de la course aux armements", a déclaré le dernier dirigeant soviétique samedi.
     © Fournis par AFP Les présidents français François Mitterrand et américain George H. W. Bush, le 16 juillet 1989 à Paris

"Ce fut un coup de chance dans l'histoire allemande qu'il se tint à la tête des Etats-Unis d'Amérique lorsque la Guerre froide s'enlisa et que la réunification de l'Allemagne devint possible", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.

George H. W. Bush était né le 12 juin 1924 à Milton, dans le Massachusetts. Issu d'une riche famille, il avait rejoint l'US Navy pendant la Seconde guerre mondiale, devenant aviateur à 18 ans. Son avion fut abattu par les Japonais en 1944 au-dessus du Pacifique.

Il entreprit ensuite une brève carrière dans l'industrie pétrolière, avant d'être élu au Congrès. Il fut patron de l'agence de renseignement CIA avant de devenir le vice-président de Ronald Reagan.

Lorsqu'il est mort vendredi, un mot de code a été utilisé pour confirmer la nouvelle à sa famille, selon CNN: "Cavu", un acronyme militaire signifiant "Plafond et visibilité sans limite".

AFP - Par Ivan Couronne

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