© AFP - JOSH BIERMA/TWITTER
Routes effondrées, bâtiments fissurés, étagères et placards
vidés de leur contenu: un puissant tremblement de terre, d’une magnitude
évaluée à 7.0, a secoué vendredi matin le sud de l’Alaska, créant un début de
panique à Anchorage, la principale ville de cet État américain pourtant habitué
aux séismes.
Aucune
victime n’était signalée plusieurs heures après le séisme, dont l’origine était
située à seulement 13 km au nord d’Anchorage (environ 300.000 habitants), mais
la police de la ville a fait état «d’importants dégâts d’infrastructures».
«De
nombreuses habitations et bâtiments sont endommagés. De nombreuses routes et
ponts sont coupés. Ne prenez pas la route si vous pouvez l’éviter. Cherchez un
abri sûr», a recommandé la police d’Anchorage à la population dans un
communiqué.
«Si vous
pouvez voir à travers les murs, ce n’est pas bon. Évacuez, allez chez un
voisin. Si votre maison a l’air de pencher, ce n’est pas bon. Si vous sentez
l’odeur du gaz, sortez», a averti de son côté la cheffe des pompiers
d’Anchorage, Jodie Hettrick.
Selon les données publiées
par l’agence géologique américaine USGS, le séisme est survenu à 8H29 locales
(17H29 GMT) et à 41 km de profondeur. Il a été suivi de multiples répliques
dans les heures qui ont suivi la secousse initiale.
Cette
violente activité sismique avait poussé les autorités américaines à lancer une
alerte au tsunami dans cette zone, mais celle-ci a été levée, toute menace de
raz-de-marée ayant été écartée sur la côte ouest de l’Amérique.
Des images
diffusées sur les réseaux sociaux ou par des chaînes de télévision montraient
des tronçons de route effondrés ou des bâtiments fissurés tandis que sur
Twitter, de nombreux habitants publiaient des photos montrant le contenu
d’étagères ou de rayons de supermarchés répandus sur le sol sous l’impact des
secousses.
L’ex-gouverneur
d’Alaska, Sarah Palin, a indiqué sur Twitter que sa «famille est intacte», mais
«pas la maison». «J’imagine que c’est le cas pour beaucoup, beaucoup d’autres
gens», a ajouté l’ancienne candidate républicaine à la vice-présidence des
États-Unis.
Les
services de secours craignaient à présent des accidents et incendies provoqués
par des lignes électriques tombées au sol ou des conduites de gaz rompues par
le sinistre. Et tous s’affairaient vendredi à évaluer les dégâts et à rétablir
les réseaux endommagés.
«Nous sommes
préoccupés par l’électricité. C’est l’hiver, il fait froid, il fait sombre. Et
nous ne sommes pas sûrs de la situation de ce point de vue», a déclaré à la
télévision CBS Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, depuis les couloirs du
Congrès à Washington.
«Je veux que ça s’arrête»
Selon de
nombreux témoignages, le tremblement de terre a été violemment ressenti par la
population, heureusement habituée aux séismes dans un Etat qui en ressent
plusieurs dizaines chaque année, généralement de faible intensité. Les
habitants ont trouvé refuge sous des bureaux ou à l’extérieur dans des espaces
dégagés, comme il est conseillé en pareil cas.
«Le
séisme était assez fort pour faire tomber des objets des étagères et faire
trembler les habitations à travers la région», souligne l’Anchorage Daily News,
principal journal en Alaska.
D’autres
médias rapportaient le cas d’un homme littéralement expulsé de sa baignoire
pleine d’eau par les ondes de choc du séisme ou de clients d’un café se
précipitant dans la rue et obligés de s’accrocher les uns aux autres pour
conserver leur équilibre. «Je ne pensais qu’à une chose: +je veux que ça
s’arrête+», a affirmé l’un d’eux.
Le trafic
aérien à l’aéroport d’Anchorage a été suspendu le temps d’évaluer les dégâts,
mais a rouvert en fin de matinée et la compagnie Alaska Airlines a annoncé
qu’elle reprenait ses rotations avec Anchorage, tant au départ qu’à l’arrivée.
L’oléoduc
pétrolier qui traverse l’Alaska avait lui aussi été fermé par précaution.
Les cours ont
été suspendus à l’Université d’Alaska à Anchorage (UAA) et dans toutes les
écoles du district, dont certains élèves ont été évacués et mis en sécurité.
Les parents ont été appelés à venir chercher leurs enfants «lorsqu’ils
jugeraient être en mesure de le faire sans danger».
Le 27 mars
1964, un séisme de magnitude 9,2, le plus violent jamais enregistré aux
États-Unis et dans le monde, avait frappé la région d’Anchorage. Il avait duré
plusieurs minutes et provoqué un raz-de-marée destructeur sur toute la côte
ouest américaine, faisant au total quelque 130 victimes.
Le journal de Montréal, publié le 30/11/2018
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