Trump adore l’AEUMC après avoir brûlé l’ALÉNA


     AFP

La photo d’un jeune faisant un doigt d’honneur en posant avec le président Emmanuel Macron a suscité la colère de l’extrême droite en France, qui a jugé l’affaire «impardonnable».
Le cliché a été pris à l’occasion de la visite du président sur l’île de Saint-Martin, dans les Antilles françaises. Deux jeunes Noirs entourent Emmanuel Macron, dont l’un, torse nu, fait un doigt d’honneur.

«On ne trouve même plus de mots pour exprimer notre indignation. La France ne mérite certainement pas cela. C’est impardonnable!», a aussitôt tweeté la patronne de l’extrême droite, Marine Le Pen.

Le président américain Donald Trump a salué lundi un « nouvel accord commercial magnifique » avec le Mexique et le Canada, arraché à la dernière minute dans la nuit de dimanche à lundi pour remplacer un traité de libre-échange crucial pour les économies des trois pays et vieux de près de 25 ans.
Le président américain Donald Trump a salué lundi un « nouvel accord commercial magnifique » avec le Mexique et le Canada, arraché à la dernière minute dans la nuit de dimanche à lundi pour remplacer un traité de libre-échange crucial pour les économies des trois pays et vieux de près de 25 ans.
« C’est un super accord pour les trois pays qui résout les défauts et les erreurs de l’ALÉNA », a encore tweeté le président. Le nouveau texte, selon lui, « ouvre des marchés à nos agriculteurs et notre industrie et réduit les barrières douanières vers les États-Unis et va rapprocher les trois Grandes Nations... ».

M. Trump était à l’origine de la renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain de 1994 (ALÉNA) qu’il jugeait désastreux pour l’économie américaine, estimant qu’il avait fait perdre des millions d’emplois au secteur manufacturier américain et en particulier l’automobile.
Le locataire de la Maison-Blanche a annoncé sur Twitter la tenue d’une conférence de presse à 11H00 lundi sur le nouvel accord, l’AEUMC. 
Le Canada et les États-Unis ont annoncé dimanche soir, une demi-heure seulement avant l’expiration de l’ultimatum fixé par Washington, « un accord de principe, de concert avec le Mexique » pour réformer le traité de libre-échange qui lie 500 millions de Nord-Américains.
« Le Canada et les États-Unis sont parvenus à un accord de principe, de concert avec le Mexique, sur un nouvel accord commercial moderne et adapté aux réalités du XXIe siècle », ont annoncé la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et le représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer.
L’ALÉNA devient « l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) », « un accord commercial de grande qualité qui donnera lieu à des marchés plus libres, à un commerce plus équitable et à une croissance économique solide dans notre région », ont déclaré Ottawa et Washington dans un communiqué conjoint.
« L’accord renforcera la classe moyenne et créera de bons emplois bien rémunérés ainsi que de nouvelles opportunités pour près de 500 millions de personnes qui vivent en Amérique du Nord », ont assuré Mme Freeland et M. Lighthizer.
Les producteurs laitiers canadiens ont vivement dénoncé lundi le nouvel accord qui ouvre un peu plus leur secteur à la concurrence étrangère.
« Nous ne voyons pas comment cet accord peut être bon pour les 220 000 familles canadiennes qui dépendent de l’industrie laitière pour gagner leur vie », a souligné Pierre Lampron, président de l’Association représentant les producteurs canadiens dans un communiqué.
Leurs équipes menaient un marathon de négociations depuis début septembre, après avoir entamé les discussions sur une refonte de l’ALÉNA, imposée par le président américain, il y a plus d’un an.
Chapitre sur l’environnement 
Le gouvernement du premier ministre canadien Justin Trudeau a accepté d’assouplir son marché laitier pour les producteurs américains, en échange notamment du maintien du système d’arbitrage des litiges commerciaux. Le gouvernement fédéral « va payer les producteurs laitiers canadiens pour toutes les pertes liées », a affirmé à l’AFP un haut responsable canadien.
Washington et Ottawa se sont également mis d’accord pour que le nouveau traité commercial contienne un chapitre sur l’environnement, une première depuis la création de l’ALÉNA en 1994, et conserve l’exception culturelle canadienne chère au gouvernement Trudeau.
Le système des règles d’origines en matière de production automobile évolue peu. 2,6 millions de véhicules assemblés au Canada sont exemptés de douanes américaines.
En revanche, les lourds droits de douane imposés à l’acier et à l’aluminium canadiens --parmi d’autres-- par un président Trump soucieux de protéger la sidérurgie américaine restent en place pour le moment, malgré la colère d’Ottawa.
Les discussions, à distance cette fois, s’étaient intensifiées lors de l’ultime week-end, entre les équipes de la diplomate canadienne et de l’USTR.
Washington et Mexico s’étaient entendus sur les termes d’un nouvel ALÉNA fin août, ce qui avait accru la pression sur les épaules du premier ministre Justin Trudeau. Le chef de gouvernement libéral jouait gros un an avant des élections législatives incertaines.
Bonne journée pour le Canada 
M. Trudeau a lancé: « C’est une bonne journée pour le Canada » dimanche soir.
Mexico a rapidement salué l’accord trouvé entre Ottawa et Washington: « Nous célébrons l’accord trilatéral. Il ferme la porte à la fragmentation commerciale de la région », a réagi Jesus Seade, le conseiller économique du président élu mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador.
L’Union européenne a réagi prudemment en attendant de savoir exactement ce que contenait l’accord dont elle a « salué » la conclusion.
Plusieurs dates-butoirs étaient déjà passées sans conclusion. Cette percée est intervenue quelques heures avant que quelque 8 millions de Québécois se rendent aux urnes, pour une élection législative provinciale à risque pour la famille politique de M. Trudeau. Le Québec produit environ les trois quarts du lait canadien.
Le texte de l’accord conclu dimanche soir a été soumis au Congrès américain dès sa conclusion. Cela permet de respecter un délai de 60 jours imposé par la loi avant la signature du document à la toute fin novembre par le président
Donald Trump, le premier ministre Justin Trudeau et le président mexicain sortant Enrique Peña Nieto.
Le nouvel accord commercial, même signé, doit être ratifié par les Parlements américain, canadien et mexicain pour entrer en application.
Le président Trump qui est engagé dans un bras de fer avec la Chine pour réduire le déficit commercial américain, pourra avoir clos le chapitre de la renégociation de l’ALÉNA avant les élections de mi-mandat en novembre.
L’accord a été bien accueilli par les marchés asiatiques, où l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a atteint lundi un niveau inédit depuis novembre 1991 et le dollar canadien a bondi à son plus haut niveau en cinq mois. Les indices qui donnent une indication sur l’ouverture de Wall Street pointent vers une forte hausse. 
À lire  Le Journal de MontréalLundi, 1 octobre 2018 06:43


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