Travailler pour tout redonner: non merci

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La pénurie de main-d’œuvre aura été l’un des sujets chauds de cette campagne. Formation plus adaptée, meilleur taux de diplomation, immigration, les partis ont certainement abordé des thèmes pertinents. Cependant ils ont oublié l’un des aspects les plus importants pour améliorer l’offre de main-d’œuvre : l’impôt.
L’expérience racontée par un restaurateur de Québec en dit long. Le propriétaire de la Galette libanaise a publié une offre d’emploi où il proposait 14 $ l’heure, soit 2 $ au-dessus du salaire minimum. Il n’a reçu aucun curriculum vitae durant des semaines.

Miracle !

Puis, à titre expérimental, il a affiché le même poste sur les réseaux sociaux en proposant de payer seulement le salaire minimum, mais au noir, en argent comptant. Résultat : 35 CV dans les 24 premières heures. Le type n’avait pas l’intention de contourner les règles et n’a pas embauché ces gens. Mais son expérience constitue un succès du point de vue de l’enseignement.

Ce qu’on appelle pénurie de main-d’œuvre, c’est aussi une pénurie d’heures que les hommes et les femmes du Québec sont prêts à travailler. Dans le cas de ce restaurateur, il constate que les gens intéressés sont des gens qui occupent déjà un emploi, mais qui seraient prêts à travailler un peu plus pour améliorer leur sort.
Il ne s’agit pas de valoriser le travail au noir. Il s’agit de constater que des gens seraient prêts à travailler plus. Faire des heures supplémentaires, avoir un deuxième emploi. Mais pas pour en donner la plus grande partie au gouvernement. C’est une réalité : des impôts élevés tuent la motivation à travailler.

C’est un principe simple appris en économie 101. L’impôt est le prix qu’un employé débourse pour travailler. Prenons un salarié à 20 $ l’heure en exemple. Si le taux d’impôt est à 25 %. Le prix à payer sera 5 $ pour chaque heure. Si ce taux s’élève plutôt à 50 %, le prix pour travailler une heure sera de 10 $.

Abusif

Principe simple : quand le prix du brocoli est trop élevé, les gens en achètent moins. Quand le prix pour travailler est trop élevé, les gens travaillent moins. Au Québec, les impôts sont très élevés. Avec la dernière réforme Trudeau, nous payons jusqu’à 53 % au-delà d’un certain seuil. C’est simplement abusif.
Voilà le genre d’abus qui assomme les gens qui songent à faire des heures supplémentaires ou à aller chercher un revenu d’appoint. Et cela, c’est sans compter tous les programmes sociaux que vous risquez de perdre. Dans notre Québec à l’État si généreux, améliorer vos revenus peut vous faire perdre des chèques du gouvernement ou faire augmenter le prix de votre garderie.

Dans un cas extrême, quelqu’un qui donne la moitié de ses revenus au gouvernement et perd en plus des aides gouvernementales finira par travailler absolument pour rien. Il dira : non merci !
Dans cette campagne, aucun parti ne semble avoir compris cet aspect des problèmes de main-d’œuvre. Pénalisez moins ceux qui travaillent ! Peut-être que des heures travaillées supplémentaires vont apparaître miraculeusement...

 Par Mario Dumont Le Journal de Montréal 
 Mercredi, 26 septembre 2018 05:00



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