© PATRICK KOVARIK Francophonie : l’insistance de Michaëlle Jean crée un malaise...........
Dépenses controversées
Plusieurs pays souhaitent que
Michaëlle Jean retire d'elle-même sa candidature à sa réélection comme
secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF),
craignant un malaise au sommet d'Erevan, en Arménie.
Un texte de Fannie Olivier
Selon les informations
obtenues par Radio-Canada, on peut s'attendre à ce que le Canada se rallie
rapidement si un consensus se dessine derrière la candidate rwandaise, afin de
ménager les relations diplomatiques entre Ottawa et Paris, de même qu’avec l'Afrique.
À la tête de l’OIF depuis quatre ans, l’ancienne gouverneure
générale du Canada fait face à une adversaire redoutable : Louise Mushikiwabo,
ministre des Affaires étrangères du Rwanda, qui a l’appui de la France et de
l’Union africaine.
Deux sources ont confirmé à Radio-Canada que, dans les cercles
diplomatiques, la campagne de Michaëlle Jean est jugée pratiquement perdue.
« Elle a perdu au niveau du terrain. Elle n’a pas fait
campagne, contrairement à sa rivale qui a fait le tour de l’Afrique. Elle ne se
fie qu’à son bilan », a souligné une source.
Les membres de la Francophonie désignent le secrétaire général
non pas par vote, mais par consensus. Même si le Canada appuie encore
officiellement Michaëlle Jean, Ottawa fera un « calcul pragmatique » pour
ménager sa relation avec la France et l’Afrique.
« On veut que le Sommet soit un succès. Ce serait dommage
qu’on ne discute que du poste de secrétaire générale, plutôt que des
enjeux », a signalé une autre personne au fait du dossier. « Ce
serait mieux que ce soit réglé avant. Il ne faut pas que le malaise se
poursuivre à Erevan. »
Une source gouvernementale canadienne a confirmé qu’aucun poste
n’a été proposé à Michaëlle Jean pour la convaincre de retirer sa candidature.
Au bureau de Mme Jean, on indique qu’elle n’a pas l’intention de
rendre les armes. « Madame Jean est plus déterminée que jamais », a
écrit par courriel Bertin Leblanc, porte-parole de la secrétaire générale.
Dépenses controversées
Michaëlle Jean a été placée sur la sellette après une série
d’articles des journaux de Quebecor sur ses dépenses. L’OIF a notamment dépensé
500 000 $ pour rénover l’appartement de fonction de Mme Jean à Paris.
La facture d’une croisière destinée à une centaine de jeunes organisée par
l’OIF a également fait sourciller.
À la suite de ces révélations, le premier ministre Justin
Trudeau avait d’ailleurs insisté sur l’importance de la transparence et de la
gestion des fonds publics, sans toutefois blâmer directement l'ex-gouverneure
générale.
« Ça a terni énormément l'intérêt qu'on aura eu pour l'OIF
ces quatre dernières années. On n’a pas porté un regard très attentif sur le
mandat qu’elle s’est donné », note François Audet, directeur de l'Institut
d'études internationales de Montréal.
Martin Normand, de l’Université d’Ottawa, qui s’intéresse aux
enjeux qui touchent les langues officielles, croit que le bilan de Mme Jean est
mitigé.
« Il y a eu toute la question de la transparence dans la
gouvernance de l’OIF sous Michaëlle Jean. C’est sûrement dans l’arrière-pensée de
plusieurs des pays membres, signale-t-il. Mais d’un autre côté, toute son
initiative sur la promotion de l’égalité des genres, de l’égalité des chances
au sein de l’alliance, ça semble avoir résonné beaucoup auprès des pays
membres. »
Même si aucune offre n’a été faite à Mme Jean pour qu’elle
retire sa candidature, François Audet croit que, si elle perd à Erevan, les
propositions ne sauraient tarder.
« Le gouvernement canadien devra identifier une place
adéquate pour Mme Jean. Même si elle ne fait pas l’unanimité, je crois qu’elle
peut continuer à contribuer étroitement à la diplomatie internationale du
Canada », soutient-il. Il estime qu’elle pourrait par exemple jouer un
rôle pour faciliter l’obtention d’un siège non permanent au Conseil de sécurité
des Nations unies.
Par ailleurs, le premier ministre désigné du Québec, François
Legault, effectuera sa première sortie diplomatique dans ses
nouvelles fonctions en Arménie. Il s'est montré par le passé très
critique des dépenses de Michaëlle Jean. Ainsi, Québec ne risque pas de se
battre bec et ongle lui non plus pour s'assurer qu'elle reste à la tête de la
Francophonie.
Par Fannie Olivier - La presse Canadienne
À voir sur msn
Par Fannie Olivier - La presse Canadienne
À voir sur msn
Comments :
Post a Comment
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.