Selon Jean-François Lisée «Les carottes sont cuites pour Michaëlle Jean»


Un premier ministre Lisée appuiera la candidature de Michaëlle Jean à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)… même s’il estime que les carottes sont cuites pour l’actuelle secrétaire générale.
« Bien sûr qu’elles sont cuites », s’est exprimé le chef du Parti québécois en fin de journée lundi. « Les pointages sont très mauvais. »
L’élection du secrétaire général de l’OIF aura lieu au prochain sommet de la Francophonie, qui se tiendra en Arménie les 11 et 12 octobre. Mme Jean sollicite un deuxième mandat. Mais pour y parvenir, elle devra récolter plus d’appuis que la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo… qui est soutenue par la France et l’Union africaine.
Tant Ottawa que Québec soutiennent officiellement la candidature de Mme Jean, mais avec des réserves. C’est que le mandat de Mme Jean a été ponctué de différentes controverses liées à des dépenses jugées somptuaires. À l’été 2017, Québec et Ottawa se sont d’ailleurs opposés à un projet de 400 000 $ appuyé par Mme Jean, mais dont la gestion n’était pas assez « efficiente et transparente » au goût des deux gouvernements.
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Les deux gouvernements ont à divers moments indiqué qu’ils s’attendaient à plus de transparence de la part de Mme Jean et de l’OIF.
Jean-François Lisée estime pour sa part qu’il serait malvenu qu’un premier ministre québécois rejette la candidature de Mme Jean dans les jours suivants l’élection du 1er octobre. « Le premier geste [international] du premier ministre serait de lâcher la candidature qui vient de sa propre nation ? », a-t-il demandé.
Si M. Lisée avait été aux pouvoirs « depuis un an », il aurait suivi le plan suivant pour éviter cette situation. « Il y a deux postes clés à l’OIF — secrétaire général et administrateur. La Francophonie et le Québec ont été remarquablement servis pendant des années quand Abdou Diouf était secrétaire et [le Québécois] Clément Duhaime était administrateur. Ce sont les années lumineuses de la Francophonie. »
« Voyant qu’il y avait une candidature africaine appuyée par la France et l’Afrique, évidemment la position qu’on aurait dû avoir était de dire : dans la mesure où nous retrouvons un administrateur québécois, nous accepterons de retirer la candidature de Mme Jean. C’est la stratégie qu’on aurait dû avoir. »
Concernant les qualités qui feraient de Mme Jean une candidature à soutenir au-delà du fait qu’elle est Québécoise, M. Lisée ne s’est pas étendu. « Dans l’état actuel de notre connaissance des dossiers, il y a des choses qui sont discutables, désagréables, qui fait qu’on a des réserves sur la candidature de Mme Jean, a-t-il dit. Mais dans ce que j’ai entendu, il n’y a rien qui va au-delà des critiques. »
« Il est important d’être transparent et exigeant, mais entre être exigeant et lâcher la personne, il y a une marge. » M. Lisée a aussi indiqué ne pas « vouloir accabler Mme Jean, on a tous suivi les controverses, la façon dont elle s’est défendue. Je partage l’avis de ceux qui disent que ce n’était pas optimal. »

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