© Bruno Boutin Malgré les fuites, Couillard continue de défendre Guy Ouellette
« Guy Ouellette est notre candidat », a répété ad nauseam le chef libéral Philippe Couillard, jeudi matin, à propos du député sortant de Chomedey, qui aurait coulé de l'information sensible à l'opposition il y a deux ans.
Un texte de Jérôme Labbé
M. Couillard a mis du temps à joindre M. Ouellette après la publication d’un article sur le sujet, mercredi matin, dans le Journal de Montréal; 48 heures plus tard, les deux hommes ne s'étaient toujours pas parlé.
La discussion a finalement eu lieu jeudi, en fin d'avant-midi, a fait savoir le PLQ, et « Guy Ouellette [a assuré Philippe Couillard] de son implication pleine et entière à la réélection du PLQ lundi », a fait savoir Joçanne Prévost, porte-parole du chef libéral.
M. Couillard lui a aussi réitéré sa confiance envers son candidat, jeudi matin, allant même jusqu'à s'engager à ce que l'ex-policier demeure au sein du caucus libéral pour toute la durée de la prochaine législature.
« Sur la base des informations que je détiens aujourd'hui », a-t-il cependant nuancé, ajoutant qu'il pourrait y avoir « d'autres informations un jour ».
M. Ouellette aurait fourni à l'opposition de l'information sur une nomination controversée au sein du gouvernement, en 2016, ce qu'a confirmé mercredi le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.
Inexcusable, dit Lisée
« S’il est vrai que c’est lui qui a donné des informations à des membres d’un autre parti, c’est une brèche de loyauté qui n’est pas excusable, et je ne comprends pas que M. Couillard le garde comme député », a indiqué pour sa part le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée.
« M. Couillard semble nous indiquer qu’il croit la version de M. Ouellette, selon lequel il aurait été victime d’un coup monté [...], que quelqu’un aurait utilisé ses courriels », a-t-il ajouté, suggérant que M. Ouellette « convoque la presse pour qu’on puisse juger de la crédibilité de sa version. »
M. Lisée a également accusé son homologue caquiste d'avoir « brûlé une source », ce dont se défend le principal intéressé.
« Il y a pour moi, qui suis un ancien journaliste, [....] un prolongement du travail de journaliste lorsqu’on est député », a-t-il expliqué aux représentants des médias, jeudi après-midi. « Lorsqu’on est député, on reçoit de l’information confidentielle de toutes sortes de sources. Et comme vous, on se pose la question : pourquoi est-ce que la source nous donne cette information? Est-ce que l’information est véridique? Est-ce qu’elle est d’intérêt public? Si oui, on l’utilise. »
« Maintenant, il ne faut jamais brûler sa source, qu’on soit journaliste ou homme politique; ne jamais brûler sa source », a-t-il répété. « Pourquoi? Parce que si on trouve que sa source est utile, c’est qu’elle apporte des éléments au débat public qui sont d’intérêt public. Alors M. Legault n’a pas montré qu’il avait une bonne compréhension de la confidentialité des sources lorsqu’il dit : "Puisque c’est dans le journal, je vais la brûler". Non. Ce n'est pas ça, le critère de la protection des sources. »
Je dis à tout le monde qui veut donner de l’information à la CAQ : méfiez-vous. Méfiez-vous parce qu’ils brûlent leurs sources à des fins politiques.Jean-François Lisée, chef du PQ
La nomination controversée à l'origine de ce feuilleton, c'est celle de Pietro Perrino, un militant libéral qui a obtenu il y a quatre ans un poste de haut fonctionnaire au ministère du Conseil exécutif, qui est en quelque sorte le bureau du premier ministre. Selon le Journal de Montréal, les messages reçus par la CAQ contenaient des informations sur les liens entre M. Perrino et l’homme d’affaires controversé Luigi Coretti.
Du « salissage », selon Philippe Couillard, qui a répliqué mercredi à François Legault en l'associant à son tour à l'homme d'affaires Charles Sirois, qui a fondé l'entreprise Pangea, suggérant que cette proximité serait la cause du fait que la CAQ ne propose rien de concret pour limiter l'accaparement des terres agricoles. « J'ai fini de me faire manger la laine sur le dos », a déclaré le chef libéral.
Ce n'est pas la première fois que la loyauté de M. Ouellette envers le PLQ est remise en question.
Député de la circonscription lavalloise de Chomedey depuis 2007, M. Ouellette a été arrêté le 25 octobre 2017, à Québec, l'UPAC le soupçonnant d'être mêlé aux fuites d'informations relatives à l'enquête Mâchurer qui porte sur le financement du PLQ, sur l'ex-premier ministre Jean Charest et sur son grand argentier de l'époque, l'entrepreneur Marc Bibeau.
Cette enquête est maintenant terminée, mais paralysée, a appris Radio-Canada, il y a deux semaines.
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