ALÉNA: La date butoir est encore flexible


©Judi Bottoni / The Associated Press



OTTAWA — Avec la publication du texte de l’accord commercial conclu entre les États-Unis et le Mexique, prévue vendredi, la pression politique s’intensifie pour que le Canada adhère à la nouvelle version de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
Selon des analystes et des initiés, la date butoir fixée par les États-Unis, pour forcer le Canada à signer avant lundi, n’est pas coulée dans le béton. Le gouvernement de Justin Trudeau aura encore le temps de négocier avec l’administration de Donald Trump par la suite.
Ces mêmes experts préviennent toutefois que la fenêtre se referme et que le temps commence à manquer pour le Canada.
Le Mexique et les États-Unis ont annoncé leur propre accord bilatéral le mois dernier, déclenchant une nouvelle ronde de négociations entre Washington et Ottawa en vue d’intégrer le Canada au nouvel accord.
Le texte officiel doit être publié vendredi afin qu’il puisse être déposé au Congrès des États-Unis d’ici la fin du mois et déclencher le délai de préavis de 60 jours permettant aux législateurs de l’approuver. Ce qui permettrait d’approuver l’accord avant le 1er décembre, date à laquelle le nouveau gouvernement mexicain élu doit entrer en fonction.
Selon de nombreuses sources, les enjeux qui achoppent entre Ottawa et Washington incluent les produits laitiers, l’exception culturelle canadienne et le Chapitre 19, qui permet aux commissions indépendantes de résoudre les différends entre des entreprises et des gouvernements.
Une source indique que le chapitre 19 n’a pas survécu dans la nouvelle entente entre les États-Unis et le Mexique, mais que le chapitre 20, qui concerne les conflits entre États a été conservé dans son intégralité.
L’ambassadeur du Mexique, Dionisio Perez Jacome, a réitéré la volonté de son pays de signer un accord trilatéral. Il a fait cette déclaration, jeudi, lors d’un discours prononcé devant le Global Business Forum à Banff, en Alberta.
Il a dit espérer que le Canada puisse être inclus dans le texte dès le départ, mais n’a pas fermé la porte à ce qu’il puisse être intégré quelques jours plus tard.
Selon certaines sources, le Mexique comprend très bien que le gouvernement Trudeau attende l’élection d’un nouveau gouvernement au Québec, lundi, car toute éventuelle concession accordant un plus grand accès au marché des produits laitiers aurait l’effet d’une bombe politique dans les derniers jours de la campagne électorale.
Une source proche des négociations a affirmé à La Presse canadienne que la grande majorité du texte de l’entente américano-mexicaine, soit plus de 20 chapitres sur une trentaine, ne cause pas le moindre problème pour le Canada.

Par Mike BlanchfieldLa Presse CanadienneVoir aussi Le journalmetro







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